Purification en Islam
Les grandes ablutions (al-khusl)
ou (sangu sétt) et (sangu farata) en wolof
Les grandes ablutions
consistent à laver le corps entièrement. C’est une obligation prescrite par le
Coran suivant ces versets:
«Purifiez-vous si vous êtes
en état de pollution.» (Coran, 5/6)
On te posera la question
sur la menstruation. Réponds : “C’est une souillure”.
Ne vous approchez pas
d’elles durant la menstruation; n’ayez point de rapport charnel avec elles tant
qu’elles sont en état d’impureté. Quand elles se seront purifiées, reprenez vos
rapports avec elles suivant ce que Dieu a prescrit. Dieu aime ceux qui se
repentent et ceux qui se purifient.» (Coran, 2/222)
1. Les obligations :
Les grandes ablutions sont obligatoires dans les
cinq cas suivants:
1. La sortie du sperme à la suite d’un désir
éprouvé soit à l’état d’éveil ou pendant le sommeil. Il va de soi que cette
mesure s’impose, aussi bien pour l’homme que pour la femme, après avoir
entretenu des relations sexuelles. Cependant certaines particularités peuvent
se présenter:
A. Si le sperme sort spontanément sans qu’il y
ait eu préalablement la sensation de jouissance en raison d’une maladie: les
grandes ablutions n’ont pas leur raison d’être.
Un homme se plaignit de son
sperme qui s’écoulait après avoir uriné. Ibn ‘Abbâs l’interrogea si cette
éjection était la conséquence d’un plaisir charnel ou le produit d’un
stimulant. Recevant une réponse négative aux deux questions, il en conclut à un
refroidissement et répondit: “Tu te contenteras d’effectuer seulement les
petites ablutions”.
B. Si, au cours du sommeil, on rêve avoir eu
des relations intimes avec une femme et qu’on ne trouve pas du sperme au
réveil, les grandes ablutions n’interviennent pas. En effet, quand Umm Sulaym
interrogea le Prophète -sallal’Allahou alayhi wa salam- pour savoir si la femme
devait procéder aux grandes ablutions quand son rêve s’envahit d’une scène
érotique et que la réponse de l’Envoyé de Dieu -sallal’Allahou alayhi wa sallam-
a été affirmative, il a bien précisé : “ Oui si elle a vu le liquide ”.
raporté par bukhari et muslim. Il s’ensuit que lorsque cette matière visqueuse
ne se manifeste pas, il n’y pas de ghusl.
C. Si en se réveillant d’un profond sommeil et
qu’on constate sur soi ou dans son lit une humidité bien qu’on ne se souvienne
pas avoir fait un rêve qui l’aurait provoquée, on doit entreprendre les grandes
ablutions par précaution, qu’on soit certain que c’est du sperme ou que l’on
doute. Mujâhad et Qutâda ont dit que les grandes ablutions sont nécessaires,
que l’on se persuade que ce liquide est bien du sperme ou que le doute
subsiste.
D. Sentant la possibilité d’une éjaculation, on
touche son sexe pour dégager le sperme mais rien ne sort: il n’y a pas de
raison à effectuer les grandes ablutions.
E. On voit des taches de sperme sur son linge
mais on ne sait pas à quel moment cela s’est produit. Entre temps, on s’est
acquitté de la prière. Après les grandes ablutions, on recommence toutes les
prières à partir du moment de son dernier réveil du sommeil, à moins qu’on ne
se rende compte de l’instant précis où ce liquide a souillé le vêtement; c’est
alors de là qu’on refait ses prières.
2. Dans la situation où on introduit le gland
du sexe dans la vagin de la femme sans qu’il y ait éjaculation: on recourt au
lavage entier du corps. D’après
la parole d’Allah : « Et si vous êtes
pollués ‘junub’, alors purifiez-vous (par un bain) » (sourate alma’ida ; V:6)
L’imam
Shafi’i a dit : « Dans la langue arabe le mot ‘Janâba’ (état
d’impureté majeure) signifie réellement le coït ‘Al-janâba’ (rapport intime)
même s’il n’y a pas d’éjaculation. Si on dit untel a commis avec une telle,
cela veut dire qu’il a fait le coït même s’il n’a pas éjaculé. »
Il suffit qu’il y ait
accouplement des deux sexes, précisa Aïsha, pour que les grandes ablutions se
fassent. Ce qui n’est pas le cas des simples attouchements sans contact direct
des deux parties intimes.
3. Après les menstruations, la femme s’astreint
aux grandes ablutions selon ce dire de l’Envoyé de Dieu -sallal’Allahou alayhi
wa sallam- à Fâtima Bint Abî Habîsh : ”...Cesse de prier pendant toute la
durée de tes menstrues. Une fois terminée, lave ton sang et reprend ta prière”.
Rapporté par boukhari et mouslim.
La même exigence concerne
la femme qui vient d’accoucher, bien que certains prétendent le contraire quand
le sang ne se voit pas. S’il y a divergence, c’est parce qu’il n’existe aucun
texte péremptoire qui confirme ou infirme une telle situation.
4. Les grandes ablutions du mort sont
obligatoires, exception faite du martyr qui meurt au djihad.
5. Toute personne qui se convertit à l’Islam
est tenue à faire ses grandes ablutions. Cette règle se base sur cet événement:
Lorsque le polytheiste Thamâma al-Hanfît fut fait prisonnier par les Musulmans,
le prophète dit à ses compagnons de le libérer parce qu’il l’a pardonné. ensuit
il est sortie jusqu'à ce qu'il arrive à un mur des remparts de la ville, et il fait
le bain rituel et nettoie et purifie ses vêtements, puis est venu au Messager
d'Allah -sallal’Allahou alayhi wa salam- alors qu'il était assis dans la
mosquée et convertit en l’islam.
2. Les interdits dans un
état de pollution
A. Il est interdit de prier quand on est impur.
B. La même interdiction est prononcée lors des
circumambulations autour de la Ka‘ba.
C. Toute personne dans un état de pollution ne
doit ni tenir ni même toucher le Coran: Tous les imâms sont d’accord à ce sujet
et aucun compagnon du Prophète -sallal’Allahou alayhi wa sallam- ne s’était
opposé à ce principe.
D. La lecture du Coran : Les avis sont partagés
sur cette question.
Le Prophète -sallal’Allahou
alayhi wa sallam- s’abstint de lire le Coran au moment où il se trouvait dans
un d’état de souillure majeure. Al-Hasan a dit qu’il a vu l’Envoyé de Dieu
faire ses petites ablutions puis se mit à lire des versets du Coran. A la suite
de quoi, il a dit: “C’est ainsi que doit faire celui qui n’est pas sous l’effet
de la grande souillure. Quant à celui qui l’est, c’est non”.
Pourtant, ash-Shawkânî a
déclaré que si l’on se tient à ce dernier hadîth, il n’y a aucun doute qu’il
est illicite de lire le Coran dans un état de pollution. Quant au premier
hadîth, il est clair que l’Envoyé de Dieu abandonna la lecture du Coran mais
rien n’indique qu’il en interdit la récitation.
D’ailleurs, d’une manière
générale, Bukhâri, at-Tabârânî, Abu Dâwud et Ibn Hazm ont permis cette lecture
à celui qui se trouve dans un état de totale impureté (s’il connait le Coran
par coeur). Bukhârî a dit: “Il n’y a aucun inconvénient à la femme de lire des
versets du Coran au moment où elle a ses menstrues [de mémoire et sans toucher
le Coran]”.
Par contre, Ibn ‘Abbâs en
interdit formellement la récitation, aussi bien pour la femme que pour l’homme
“impurs”.
E. Il est interdit de rester dans une mosquée
quand on se trouve dans un état d’impureté nécessitant les grandes ablutions. Umm
Salma a dit que le Prophète -sallal’Allahou alayhi wa salam- entra dans la
mosquée et s’écria: “La mosquée est interdite à celui qui est dans un état de
pollution et à la femme qui a ses menstrues”.
Il s’agit bien
d’interdiction d’y entrer pour s’asseoir et y rester longtemps. Cette
interdiction ne s’applique pas à celui qui est de passage, comme l’indique ce
verset:
«Vous qui croyez,
n’approchez pas la prière ni en état d’ivresse avant de savoir ce que vous
dites, ni en état d’impureté, sauf quand vous êtes en chemin, avant d’avoir
pratiqué une ablution générale.» (Coran, 4/43).
Jâbir a dit: “Chacun de
nous passait à travers la mosquée en état d’impureté générale”. Zayd Ibn Aslam
confirma: “Les compagnons du Prophète r circulaient dans la mosquée alors
qu’ils étaient “impurs”.
3. Les grandes ablutions recommandées
Il est louable de faire les
grandes ablutions en certaines circonstances. Celui qui s’en acquitte est
récompensé. Par contre, celui qui y renonce n’est sujet ni au blâme ni au
châtiment. Cette pratique relève de la Sunna. En voici les moments:
A. Avant
la prière du vendredi
Le Vendredi, étant un jour
de rassemblement des croyants en vue de s’acquitter d’un devoir collectif, la
législation islamique ordonne avec insistance les grandes ablutions afin que
les Musulmans soient, en ce jour, dans les meilleures conditions de propreté et
d’hygiène. Le Prophète -sallal’Allahou alayhi wa salam- a dit: “La ablution
générale du vendredi est un devoir pour toute personne pubère”.rapporté par
boukhari et mouslim.
Abû Hurayra rapporte cette
parole de l’Envoyé de Dieu -sallal’Allahou alayhi wa salam- concernant le
mérite de ces ablutions: “Celui qui fait ses ablutions de la meilleure manière
possible puis se rend le vendredi à la mosquée et écoute attentivement les
sermons, et fait la prière, Dieu lui pardonne les fautes commises entre
les deux vendredi auxquels s’ajoutent encore celles commises durant trois
jours”. Rapporté par mouslim.
Ces hadîths montrent les
bienfaits des ablutions générales du vendredi. Si elles ne relèvent pas des
obligations impératives, il n’en reste pas moins que celui qui ne s’y conforme
pas porte préjudice aux orants qui se rassemblent dans l’enceinte de la
mosquée, en ce sens que la sueur et les mauvaises odeurs qui pourraient émaner
de son corps gênent considérablement l’assistance.
C’est pourquoi, des u’lama
font de cette propreté un devoir, quand bien même son renoncement n’entraîne
aucune sanction. Le Prophète -sallal’Allahou alayhi wa sallam- a dit: “Il est
du devoir de tout Musulman de se laver la tête et le corps une fois par semaine”.
La période prévue pour ces
ablutions générales s’étend de l’aube jusqu’à l’heure de la prière. Si, après
les avoir effectuées, une des causes de leur annulation intervient, l’orant se
limitera à faire seulement les petites ablutions. Dans le cas où il se décide à
entreprendre le grand lavage après la prière du vendredi, ceci n’est pas compté
comme faisant partie des grandes ablutions.
Le Prophète -sallal’Allahou
alayhi wa sallam- a dit: “Que celui d’entre vous qui se rend à la mosquée le
vendredi, se purifie au moyen des grandes ablutions”. rapporté par boukhari et
mouslim.
B. Avant
la prière des deux fêtes de l’Aïd
Il est recommandé
d’effectuer les grandes ablutions avant la prière des deux fêtes de l’aïd.
Certes, aucun hadîth authentique n’en confirme la nécessité. Cependant,
l’exemple donné par les compagnons de l’Envoyé de Dieu comme ibn Omar apporte
la certitude que cette pratique est recommandable (Mustahabb).
C. Le
lavage du mort
La plupart des uléma
recommandent à celui qui lave un mort de se purifier ensuite en effectuant les
ablutions générales.
Le Prophète -sallal’Allahou
alayhi wa sallam- a dit: “Que celui qui lave un mort se purifie au moyen des
grandes ablutions. Quant à celui qui le porte, il doit s’acquitter des petites
ablutions”. Rapporté par Abou dawoud et Validé par Albani.
D. Al-’Ihrâm
Il est utile de faire les
grandes ablutions pour celui qui entre dans l’état de consécration, consistant
à s’abstenir de certaines choses licites pendant le hajj (le grand et
obligatoire pélerinage) et la umra ( le petit et volontaire pélerinage). Zayd
Ibn Thâbit a vu le Prophète -sallal’Allahou alayhi wa salam- se dépouiller de
ses vêtements en vue d’invoquer le nom de Dieu et clamer: “Me voici” et ensuite
faire ses ablutions générales. Rapporté par tirmi’izi.
E. Avant
l’entrée à La Mecque
Il est recommandé de faire
les grandes ablutions pour celui qui s’apprête à entrer à La Mecque. Le Prophète
-sallal’Allahou alayhi wa sallam- avait pour habitude de passer la nuit à Zi-tawâ
et entrer à La Mecque le Jour, non sans avoir effectué les grandes ablutions.
Ibn al-Munzhir déclare à ce
sujet que le lavage complet du corps est recommandé par tous les uléma mais que
renoncer à s’en acquitter n’entraîne aucun dédommagement (fidya). Cependant, la
plupart d’entre eux imposent les petites ablutions.
F. La
station debout à ‘Arafa
Il est utile de laver
entièrement le corps pour celui qui veut s’acquitter de la station debout à Arafa
lors du pélerinage.
4. La pratique légale des grandes ablutions
Il résulte de ce qui
précède que la purification par lavage complet est obligatoire à la suite d’une
souillure majeure (janâba), des menstrues (haydh) et des lochies (nifâs). Deux
conditions légales s’imposent à celui qui entreprend les ablutions générales:
l’intention et le lavage de tout le corps.
A. Le croyant lave d’abord ses mains trois
fois.
B. Il lave ses deux parties intimes.
C. Il fera ensuite les petites ablutions
prescrites pour la prière, exception faite des pieds dont il est préférable de
les laver à la fin de la purification par lavage complet.
D. Puis, il fera couler l’eau sur la tête en
prenant soin de se frotter le cuir chevelu. La femme fera la même opération
mais elle rassembler et nouer ses cheveux, pour que l’eau s’instroduise à la
peau. Elle n’est pas obligée de défaire ses tresses. Alors, qu’elle doit
les dénouer pour le lavage des menstrues.
E. Après cela, il fera couler de l’eau sur son
côté droit, puis sur son côté gauche. Aussitôt après, il se frottera le corps
avec ses mains tout en veillant à ce que cette friction s’étende à tout le
corps.
A cet effet, il n’omettra
pas de frotter le creux de son nombril et la partie inférieure du menton. Il se
passera les doigts sur la barbe s’il en porte une, sous les aisselles, entre
les fesses, dans l’entre-cuisse, sous les genoux et sur les parties inférieures
des pieds. Il se lavera les doigts des deux mains en les entre-croisant et en
les frottant.
F. Après quoi, il se lavera les pieds. Il fera
attention à ne pas toucher sa verge durant le lavage, car s’il le fait, il est
obligé de recommencer l’ablution.
Si la verge a été touchée
au commencement du lavage et après avoir terminé les parties inhérentes aux
petites ablutions, il devra se passer les mains avec de l’eau sur les parties
concernées selon l’usage prescrit et avec l’intention de faire ‘al-wudû’.
Comment le Prophète-Sallal lahou alyhi wa sallam-
procédait-il ?
Il nous est rapporté de ‘Aisha, la mère des
croyants :
« Que le Messager d’Allah -sallal’Allahou alayhi wa sallam- lorsqu’il faisait le lavage
majeur ‘khusl’ pour ce purifier de l’état d’impureté majeur ‘janâba’, commençait
par se laver les mains -il versait avec sa main droite de l’eau sur la main
gauche pour laver sa verge- Puis il faisait ses ablutions comme pour la prière.
Ensuite, il puisait de l’eau et frictionnait ses cheveux jusqu’aux
racines. Puis lorsqu’il était sûr que l’eau touchait sa peau, il versait de
l’eau sur sa tête à trois reprises puis versait de l’eau sur tout son
corps. » Rapporté par boukhari et mouslim.
Merci de partager. Car celui qui guide vers la bonté (bienfait). va
obtenir la même récompense de ses acteurs.
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق